Incertitudes et capacités d’agir


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Thematic Focus:
Knowledge Production and Transfer
Involved Countries:
Switzerland, Burkina Faso

Received Funding By:

Prof. Dr. Till Förster, Universität Basel

Prof. Dr. Edouard Abé, Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest, Burkina Faso

 

Depuis janvier 2019, l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest, campus de Bobo Dioulasso, Burkina Faso, et l’Universität Basel, Suisse, entretiennent une coopération dans les domaines de la recherche sur les transformations sociales et l’échange entre les étudiantes et étudiants des deux universités. Cette requête vise à créer une base durable et régulière pour cette coopération.

Depuis janvier 2019, l’Université Catholique de l’Afrique de l’Ouest, campus de Bobo Dioulasso, Burkina Faso, et l’Universität Basel, Suisse, entretiennent une coopération dans les domaines de la recherche sur les transformations sociales et l’échange entre les étudiantes et étudiants des deux universités. Cette requête vise à créer une base durable et régulière pour cette coopération.

THÈME CADRE DE LA COOPÉRATION

Incertitudes et capacités d’agir

Le thème cadre de la coopération vise à mieux comprendre une dimension centrale de toute transformation sociale en Afrique, notamment la tension entre les incertitudes de la vie quotidienne d’une part et les capacités d’agir de l’homme d’autre part. Cette tension nous permet de relier la longue durée de ces transformations aux incertitudes de nos jours. Elle inspire aussi des approches interdisciplinaires entre les sciences humaines et sociales et les disciplines proches, par exemple l’économie, les sciences de l’environnement, ’épidémiologie, l’histoire, la littérature comparée et les sciences des religions.

La vie de la grande majorité des africains était toujours et reste caractérisée par des incertitudes profondes et existentielles. Depuis toujours, des sècheresses et tempêtes menaçaient les récoltes, aujourd’hui augmenté par le réchauffement climatique. L’incertitude faisait toujours partie de la vie, mais cela ne veut pas dire que les paysans africains étaient abandonnés à l’impuissance. Ils ont toujours agi pour surmonter ces incertitudes et gagner leur vie – parfois avec un sens pratique, parfois par des moyens que l’Occident qualifierait de magiques. Mais beaucoup plus souvent, ils se sont basés sur une vision de leur avenir et ses chances et possibilités qui regroupent toutes les sources et connaissances à leur portée.

L’emploi précaire dans le secteur informel, qu’on estime de couvrir entre 70 et 80% du marché de travail dans les grandes villes africaines, montre les mêmes qualités. Souvent, les travailleurs n’ont presque aucune sécurité de leur emploi. Sans contrat de travail, sans assurance sociale et sans protection contre les exigences de leurs employeurs, ils bossent du jour au lendemain et ne savent pas s’ils pourront encore gagner leur vie dans le cas d’une crise. En effet, les crises et leurs impacts sur l’économie informelle font partie de l’expérience de vie de presque tous les hommes et toutes les femmes sur le continent. La crise est devenue un élément de la vie quotidienne et montre que les incertitudes de la vie n’ont pas disparu ou même diminué aujourd’hui.

Le thème cadre nous permettra également d’identifier des sous-thèmes selon les intérêts des chercheurs et les nécessités des transformations sociales. Actuellement, nous avons prévu deux sous-thèmes pour l’année académique 2020/21:

  • 1er sous-thème : Échanges entre la campagne et les espaces urbains : Qu’est-ce que les migrants ruraux attendent de la ville et comment maitrisent-ils les défis de la vie urbaine ? Quelles relations entretiennent les citadins avec l’espace rural ? Comment les deux groupes conçoivent-ils les différences entre la ville et la campagne ? Y a-t-il une frontière perçue, conçue ou vécue entre les deux espaces ?

Quel est son impact sur les échanges entre les deux ? (équipe mixte dirigé par deux chercheurs bâlois)

  • 2ème sous-thème : « Défis quotidiens et résilience des femmes dans les zones péri-urbaines en Afrique de l’Ouest – le cas de Bobo-Dioulasso »

Les femmes de la zone péri-urbaine proviennent ou de la migration rurale ou de l’urbanisation croissante de la ville de Bobo-Dioulasso. Face aux mutations profondes dans les sociétés locales et aux durs effets des transformations sociales, économiques et politiques en cours, ces femmes développent diverses stratégies en réponse aux nombreux besoins familiaux et aux enjeux éducatifs pour la réussite socioprofessionnelle des enfants. Les chercheurs et étudiants de l’UCAO-UUB se proposent d’étudier ces thèmes d’actualité, dans un contexte d’incertitude accrue avec l’épidémie à coronavirus, en associant différentes compétences des filières académiques de notre université, selon une approche pluridisciplinaire.

RÉALISATION

Les partenaires envisagent à travailler ensemble sur le thème général. Sous ce chapeau, les sous-thèmes sont identifiés par un comité scientifique composé de deux représentants de chaque université.